L’été y est violent et caricatural,
ll manque de nuance et peut être dément.
C’est un dévastateur, et même le mistral
Avant de l’affronter recule bien souvent.
Il est dur, excessif, engoncé de lumière
Qui tombe immensément en vagues de chaleur
Sur les jardins tout gris. Et la touffeur de l’air
S’y change en voile sec dénué de senteur.
Pas une goutte d’eau, pas un souffle d’air frais !
Bêtes et gens très las recherchent un peu d’ombre.
Tout s’étiole et se fane au coeur bleu des forêts
Où le sous-bois se meurt en bien ternes décombres.
Mais l’été cache aussi un mal très insidieux
Tapi dans les fourrés et les buissons craquants.
Un allié fou, brutal, qu’on appelle le feu,
Prêt à tout dévorer dans ses spasmes ardents …
L’été est la saison du pire et des excès,
Ici dans ce pays aux aurores vermeilles.
La chaleur et le ciel, la soif exacerbée
En ont fait le royaume exalté du soleil …