Peu importe après tout si l’air irrespirable
Est tellement brûlant qu’il me coupe le souffle !
La planète disjoncte et les saisons s’essoufflent,
Mais la montagne, là, est toujours admirable.
C’est vrai qu’il fait trop chaud, que ce ne n’est pas normal,
Qu’on devrait s’inquiéter tant la température
Atteignant ces sommets défie dame Nature.
Mais la montagne, là, c’est vraiment un régal
Pour mes sens en éveil, une unique provende,
Et sa beauté cuivrée me fait presque oublier
Cette énorme chaleur. Ses hauts pitons pliés
Comme un origami sur le ciel bleu lavande
Semblent le cisailler pour en faire couler
Les rayons en fusion du soleil qui flamboie.
Le ciel est bleu lavande, un oiseau y tournoie
Avant de se poser sur un rocher pelé
Où s’accrochent encor quelques touffes de mousse.
Il ne pleut presque plus, les torrents sont taris
Et ne dévalent plus des monts mal équarris.
Mais la montagne est belle avec sa toison rousse…