Ils veulent tous partir : leur ville est infernale,
Avachie près de l’eau polluée et si sale
Que le soleil lui-même en est enténébré.
Le climat de Marseille est déséquilibré,
Plus du tout comme avant. Les Marseillais en souffrent,
Avec cette impression qu’une sorte de gouffre
S’entr’ouvre sous leurs pieds. Beaucoup voudraient s’enfuir
Vers les Alpes, là-haut. Y vivre et se tapir
Au creux d’un vallon vert, loin de toute souillure ;
Se gaver de beauté sous les éclaboussures
De la lumière pure et drue comme l’éclat
Du soleil qui flamboie mais n’en abuse pas.
Tout laisser et partir en quittant la grand’ville,
Mener tout en douceur une vie bien tranquille,
Exempte de terreur, de bruit, de pollution.
Respirer un air pur, et sans appréhension :
Un désir bien normal pour toute créature,
Mais que ne semble plus dispenser la Nature
Tout en bas dans la plaine, au niveau de la mer.
Marseille est devenu pour certains un enfer !