Le sable est chaud-bouillant, et la mer est si plate
Qu’on la croirait ainsi tout juste repassée :
Plus un creux, plus un pli ! Serait-elle lassée
De toujours s’agiter ? L’horizon écarlate
Rougeoie d’un trait de feu pur et incandescent.
Cet été est si chaud qu’on en a oublié
Combien nous l’attendions ; et ce mois de juillet
A abruti Marseille sous son feu trop ardent,
Combien de Marseillais ont renié la plage,
Sauf quelques inconscients à la peau écrevisse ?
Cet été est si fou qu’on oublie les délices
De ses longues soirées, de ses batifolages…
Un temps tout déglingué où tout est toujours trop :
Trop d’orages, de vent ou bien trop de chaleur,
Même si c’est l’époque… L’effroi et la douleur
Lacèrent notre monde, et d’alarmants accrocs
En déchirent la trame, tel ce temps effroyable
Qui surchauffe la ville et la plage et la mer.
Le sable est chaud-bouillant, et l’avenir amer
Tout comme cet été vraiment insupportable…