Depuis une semaine un énorme mistral
Hurle dans le Midi. Véritable tempête
Qui rudoie la forêt et agite la crête
D’un arbre très très vieux, dont l’âge est peu banal.
Le vieil arbre tient bon. Malgré sa volonté
De s’arrimer au roc, il craint que ses racines
Ne puissent plus tenir : la Nature assassine
Les a faites ainsi de toute éternité
Et les pins ne sont pas bien ancrés dans le sol.
Or ce vent est dément : tempête démoniaque
Empêchant de dormir les pauvres insomniaques
Depuis huit jours entiers, et stoppant dans leur vol
Les busards inconscients osant encor planer.
Le vieux pin n’en peut plus et il va lâcher prise…
Il est prêt à céder quand enfin – oh, surprise !
Le vent s’est soudain mis, sans raison, à freiner.
Alors le pin tient bon car ses cent soixante ans
L’ont rendu vigoureux. Décelant l’indulgence
D’un dieu compatissant, vite il saisit sa chance
Et s’essaie maintenant, face au presque ouragan,
A bien mieux s’agripper. Son gros tronc écailleux
Résiste désormais aux coups de la tempête
Engendrée par l’hiver. Son épineuse crête
Beaucoup moins torturée sous le grand ciel tout bleu
Oscille bien moins fort. Il redevient serein,
Sachant qu’il est sauvé par sa chère Nature
Comme tant d’autres fois. Car sa mésaventure
N’est dans sa longue vie qu’un minuscule rien…
Bonjour Vette,
On ressent dans votre poéme toute cette émotion et cette empathie envers ce très vieil arbre. Comment être insensible à la souffrance de la nature ?
Je crois avoir trouvé une personne qui pourra m’aider à la création d’un blog pour mes textes, je vous remercie infiniment pour m’avoir soufflé cette possibilité mais aussi pour tous vos encouragements.