Il était une fois un vieux couple d’amants
Qui s’étaient rencontrés sur le tard et s’aimaient
Comme on aime à vingt ans. Et chacun à Romans*
D’envier l’étrange couple uni à tout jamais,
D’autant qu’ils portaient bien leur deux fois quarante ans.
Du moins le pensait-on ! Mais l’homme avait trois filles
D’un premier mariage. Or il tomba malade,
Si gravement qu’un temps il fut à l’agonie.
Les femmes peu douées, piètres garde-malade,
Le voyaient décliner, nulles et ahuries
Quand un dernier sursaut poussa l’homme mourant
A héler son amie qui s’en vint aussitôt
Et ne le quitta plus, tout en lui prodiguant
Des soins vraiment privés que certains ostéos,
Malgré tout leur vécu, tiennent pour répugnants.
Le vieux monsieur guérit… Mais ses filles humiliées
Ne purent oublier que seule son amie
L’avaient tiré d’affaire ; et toutes trois liées
Contre leur concurrente, ivres de jalousie,
Prirent leur père à part pour un choix sans pitié :
«Il faut choisir, Papa : ou c’est elle, ou c’est nous.
Si c’est elle jamais plus tu ne nous verras
Ni tes petits enfants ! Pas besoin de nounou ! »
Au bout de quelques mois, le vieux monsieur céda
Et malgré leur amour, leur bonheur, malgré tout,
Pour la plus grande joie de sa chère famille,
Conscient d’être inhumain, le cœur empli de honte
Il se crut obligé de quitter son amie…
Chers lecteurs, croyez-moi, ceci n’est pas un conte :
Ces atroces nanas sont toujours bien en vie.
Si elles voient leur père, c’est pour bien peu de temps,
Par devoir, par lubie. Laissé à l’abandon,
L’homme ne vivra plus sûrement bien longtemps.
Elles non plus, d’ailleurs ! Non, car aucun pardon
N’est possible en tel cas. Et gare au Châtiment…
*Romans : petite ville au bord de l’Isère
( voir les commentaires en dessous )
Je suis la fille de l’une des 3 sorcières… ce conte omet la toxicité et la manipulation dont a fait part cette poétesse a l’égard du vieux monsieur…
Absurde ! Si votre grand-père avait été aussi « malmené » que le disent vos mères, serait-il resté 12 ans avec sa poétesse, plus souvent dans le Midi où elle habite à 200 km que dans la Drôme, tant il était bien chez elle et avec elle !
Toxicité ? Manipulation ? Comment cela aurait-il été possible avec un homme aussi intelligent et indépendant, qui ne se serait pas laissé faire ? … Et en quoi cette belle histoire, tellement personnelle à leur père, regardait-elle ses filles?
Beaucoup de commentaires pas tendres du tout pour elles me parviennent d’ailleurs de partout ( dont 8 de Romans ) après la publication du poème. Mon site est très visité. Mais je ne les publie pas, par pitié pour vos mères ( Tiens, je n’emploie d’ailleurs jamais le mot : « sorcières » à leur encontre : c’est vous qui le faites )
Mais la plus grande victime de toute cette cruauté, , c’est votre grand-père, bien sûr . Le pauvre doit se retrouver bien seul maintenant… Et moi aussi, c’est évident.
Toxique et manipulatrice Vette ? Impossible !!! 9 années que je parcours sa poésie… Ses écrits sont si limpides que l’on devine en elle, une belle âme, une belle personne. D’une extrême gentillesse, d’une incroyable culture, altruiste au possible, sensible à tout sans oublier son fabuleux talent !
Oui Vette je ne vous reconnais pas telle que l’on vous décrit … moi je vous admire !
Germaine