Le spleen de l’Hiver

L’Hiver se sent faiblard, surtout dans le Midi :
Depuis quelques années, las ! c’est la débandade
Et ses forces déclinent petit à petit.
Sa vigueur d’autrefois mise en capilotade

Par un Ciel goguenard n’est plus qu’un souvenir :
Le temps doux l’exténue, et les degrés grignotent
Ces périodes de gel que tous devraient bénir
Car elles font mourir, sans aucun antidote,

Ces fichus trublions qui rongent les jardins
Le printemps revenu. L’Hiver se sait utile,
Et il ne comprend pas qu’on se sente chagrin
Dès qu’il pointe son nez ; qu’on lui soit même hostile

Puisqu’il tue les nuisibles qui mangent les fleurs
Avant leur éclosion. Froidure dérisoire,
Neige qui fait défaut : juste un tout petit pleur
De flocons avachis que jamais, de mémoire,

On ne vit si succincts.Serait-ce donc la fin ?
De plus en plus meurtri, l’Hiver verse une larme.
Aussitôt ses féaux se réveillent. Enfin !
Les gelées, le verglas… qui fourbissent leurs armes

Et vont t’aider, l’Hiver ! Qui sait ? Dans le futur
Peut-être pourras-tu détromper ces personnes
Entrevoyant ta fin ?  Car ce serait trop dur
Que tu t’enfuies ailleurs, que tu nous abandonnes…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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