On a vraiment eu peur. Et bien des Marseillais
Ont très vite compris à quel point ils aimaient
Leur cité renommée pourtant imprévisible.
Mais jamais à ce point, c’était indescriptible :
Des bandes de minots descendus vers la ville
Et y saccageant tout, soudain barbarisés,
Visaient n’importe qui, des gens terrorisés
Face à tant de rancoeur idiote et incivile !
L’on savait que Marseille était souvent blâmé
Pour sa légèreté et même son désordre.
Mais se voir tout à coup confrontés à des hordes
De gamins indomptés ne nous avait jamais
Inquiétés. Impossible ! On pensait que leur mère,
La Méditerranée, suffisait à leurs jeux.
Ou même le football. Mais c’était bien trop peu
Pour tous ces petits loups à la rancune amère
N’attendant qu’un prétexte ou un moindre signal
Pour venir tout casser au cœur de cette ville
Les regardant de haut. Du moins le croyaient-ils !
Et se pensant lésés, il leur semblait normal
De piller, de casser, de torturer Marseille.
Aujourd’hui, c’est fini, mais pour combien de temps ?
La ville abasourdie y pensera longtemps,
Cette ville frivole et qu’un rien ensoleille…
Et bien là chère Vette, vous lisant ce matin,
Je ne fus point surprise, je vous connais si bien.
Vous criez la révolte que je ressens moi-même.
Comment est-il possible que d’un coup se déchaine
Sur nos plus belles villes des hordes d’agités,
Qui sont sans foi ni loi, ils veulent exister !
En prenant en otage notre population,
C’est notre Cher Pays qu’ils ont mis en haillons.
Mon cœur est en morceaux, je brûle de colère
Devant tous ces saccages, de vrais flash-back de guerre.
Pourquoi tant de rancœur, pourquoi cette violence,
Ces jeunes seraient-ils des “Néron” en puissance ?
Je crois que nous avons la même approche de ce que veulent dire les mots “civisme” et “respect”…
Bravo, Germaine ! Quel talent ! Et ravie de voir que nous sommes tout à fait en symbiose…