Tout petit, si petit, minuscule animal,
Tu tiens dans une main, et encor ! pas bien grande…
Je t’ai trouvé un jour dans un creux de la lande
Où tu te protégeais d’un été maximal
Faisant presque bouillir la nature alentour.
Je ne t’ai point fait peur, tu m’a vite adoptée
Et ta petite vie s’est très bien adaptée
A notre vie d’Humains. Petit gri-gri d’amour,
Nous ignorons toujours d’oû tu peux bien venir,
Mais tu es bien joli avec ta bouille ronde,
Tes immenses yeux bleus qui contemplent ce monde
Que tu ne connais pas. Tu sembles appartenir
A un genre inconnu issu d’un autre ciel.
Où le monde animal serait microscopique.
Mon tout-petit copain, que j’aime tes mimiques,
Ton nez rose et tout rond, ce poil couleur de miel
Aussi fin qu’un duvet de poussin nouveau-né
Recouvrant tout ton corps des pieds jusqu’à la tête,
Sauf tes petites mains ! Et cette jolie crête
En forme de diadème hirsute et mordoré
Ondulant dans le vent ! Quel curieux animal,
A moins que tu ne sois vraiment une personne
Qui penses comme nous, argumentes, raisonnes,
Sans que nous le sachions ? Un être original
Venant d’un autre monde ? D’autant qu’on dirait bien
Que tu veux échanger par un curieux langage,
Des sons sifflés-soufflés – un étrange ramage
Qu’il faudrait décoder pour resserrer nos liens.