Elle s’est réveillée dans un champ de lavandes,
Emergeant lentement dans la douce senteur
Qu’elle aimait tellement. Autour d’elle la lande
N’était jusqu’aux lointains qu’un océan de fleurs
Aux parfums délicieux ! Elle était allongée
Fraîche comme à vingt ans sur un lit odorant
D’herbe et de mousse bleue ; et enfin allégée
De ce qui la rongeait, elle a nié le Temps
Qui détruit l’existence et qui vous désagrège.
De nouveau jeune et belle, en un monde idéal,
Loin de ces maux brutaux et si lourds qui abrègent
Une vie devenue un fardeau infernal.
Puis elle les a vus, debout tout autour d’elle.
Ses En-Allés aimés, le visage fendu
D’un immense sourir(e), venus à tire-d’aile
L’accueillir au Jardin du Paradis Perdu
Et enfin retrouvé. Leur immense tendresse,
Leur attente et leur joie faisaient plaisir à voir.
Elle a compris alors ce qu’est la vraie liesse
Car nous ne partons tous que pour un « Au revoir » !
Une fleur d’amandier a voleté du ciel
Pour poser sur son front un baiser éternel…