Un bonhomme de neige tomba amoureux
D’une sculpture en glace, ciselée par Martin,
Le fada du village. Avec un cerveau creux,
Mais aussi, grâce au Ciel ! les féériques mains
D’un artiste accompli. Sa sculpture ? Un oiseau
Taillé tout près du corps du bonhomme de neige,
En glace ciselée. Transparent et si beau
Que le bonhomme blanc eut peur que ne s’abrège
Son éphémère vie tant son cœur devint chaud.
L’oiseau tourné vers lui fut aussi très sensible
A ces ondes d’amour que le pauvre manchot
Répandait alentour. Vraiment irrésistible
Avec son ventre rond et son nez en carotte,
Son chapeau cabossé et ses yeux en boutons !
L’oiseau lui-même fut stupéfait que tremblote
Tout au fond de son coeur une telle émotion…
Ils sont restés ainsi tout au long de l’hiver,
Tous les deux éperdus, dressés l’un près de l’autre !
Le gros bonhomme blanc, le bel oiseau de verre :
Une intense passion, folle comme les nôtres !
Quand le printemps s’en vint, ils se mirent à fondre :
Deux ruisseaux d’une eau pur(e) qui lors se confondit
En un seul flux doré ne pouvant que répondre
A leur désir secret : la fusion. Et l’on dit
Qu’ils s’en furent ainsi jusqu’en haut du ciel bleu,
Leur vapeur enlacée au creux de doux nuages.
Un amour éternel, un amour fabuleux
Ne finissant jamais, traversant tous les âges.
Quelle belle harmonie des mots ! Ca coule comme une source ! Bravo, Vette !