Enfin seul !

Poème illustré par un tableau de :
Eric Bruni
bruni-gallery.com

Là-haut, dans son chalet, Luc est coupé du monde
Mais il n’en souffre pas : c’est lui qui l’a voulu.
Depuis que le Chaos jette son dévolu
Sur les Humains, en bas, que le désordre y gronde,

Il est bien dans l’Ubaye dont les matins radieux
Irradiés de soleil égaient ses jours paisibles.
La vie parmi les Siens devenant impossible,
Il s’en est éloigné pour retrouver ces lieux

Préservé par le sort de l’énorme pagaille
Affectant les Humains et qui règne partout.
La montagne a roussi, il fait un temps très doux
Pour un mois de novembre, et les près couleur paille

Brillent comme de l’or sous les nuages bleus.
Le chalet de bois blond tourne vers la lumière
Sa terrasse tiédie. La couleur de la terre
Ocrée par le soleil le fait cligner des yeux.

Il se sent protégé au creux de sa montagne,
Loin du monde en folie, de l’énorme gâchis
Qu’Ils font de la nature. Il s’en est affranchi.
Impossible qu’un jour, détrompé, il rejoigne

Ce qu’on a appelé la civilisation !
Il est devenu sobre et volontiers se passe
De tout le superflu et de tout ce qui lasse
Si vite les Humains. Seules obligations ?

Ce qu’il faut pour tenir et ce qu’il faut pour vivre :
Un lopin de jardin, l’eau pure du torrent
Où des brins de soleil flânent dans le courant.
L’air tout autour de lui est si pur qu’il l’enivre…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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