Nous aimions autrefois cette énorme lumière
Pleurant du ciel brûlant en lourdes larmes d’or.
Précurseurs aujourd’hui de la probable mort
De la Terre réduite à un amas de pierres,
Nos étés sont si chauds qu’on ne les attend plus
En piaffant, comme antan, tout emplis d’impatience.
Nous ne songions alors qu’à la magnificence
Des fêtes, des concerts. Nous en serons exclus
Par la chape de plomb de ces saisons extrêmes
Qui nous font suffoquer, supprimant tout plaisir.
Dans le jardin les fleurs émettront en soupirs
Leur parfum transformé, plus tout à fait le même,
S’efforçant malgré tout de garder leur beauté
Au prix de moult efforts. Et la touffeur trop forte
Nous mènera tout droit aux abords de la porte
Du désert africain… Où est la volupté
De ces beaux soirs d’été agréablement tièdes ?
Réunis entre amis pour prendre ensemble un pot
Sur la terrasse fraîche, agréable repos…
La canicule gagne ici-bas, et l’on cède
Aux caprices d’un temps que nous avons créé
Comme des garnement furieusement gâtés !