Liberté retrouvée, dis-moi, que va t-on faire
De ton prochain retour ? Tous ces menus plaisirs
De la vie d’autrefois, saurons-nous les saisir
Et nous en délecter ? Car tout à son affaire,
Le Printemps a bossé comme à son habitude :
Déployant les bourgeons, fignolant les détails
Du jardin déjà prêt à faire son travail
D’ambassadeur du Beau, non sans quelque inquiétude
Car il peut y avoir une recrudescence
Du froid, parfois du gel, pour nous enquiquiner.
Et l’hiver peut parfois se montrer obstiné,
Comme les Marseillais en leur indifférence !
Marseille, sois prudent ! Pour une fois oublie
Ton indocilité et ta dissipation.
Que jamais, plus jamais, nous ne retombions
Dans ce drame inouï tournant à la folie,
Folie de l’inconnu et folle maladie !
Aurait-on pu jamais, vraiment, imaginer
Une telle débâcle il y a deux années ?
Entendrons-nous encor la douce mélodie
De notre vie d’avant ? Oh, Liberté chérie,
Fasse que nous sachions t’apprécier et t’aimer
A ta juste valeur ! Viens-t-en réanimer
Notre douceur de vivre un temps anéantie…