L’automne ? Je le hais ! Quand le jour est trop terne,
Quand la clarté qui fond en fin d’après-midi
N’est plus qu’un brouillard fade dont l’éclat assourdi
Vous pousse à demeurer allongé, cœur en berne,
Mou comme une peluche aux membres distordus,
L’on ne veut plus penser que l’extérieur existe ;
Que quand il faut, il faut ! Que le devoir existe
Et qu’on doit affronter ce sale temps tordu
Pour vivre couramment, comme les autres gens.
Oh, mais que j’aimerais flemmarder sous ma couette,
Rester à la maison, c’est tout ce que je souhaite
Même si dans la vie l’on a besoin d’argent !
Le vieux micocoulier se tord dans le jardin
Car ce fichu mistral participe à la danse.
Mais comme à chaque fois, plus costaud qu’on ne pense,
Le grand arbre résiste aux assauts du gredin.
Je vais devoir sortir, c’est la vie qui le veut ;
Pour m’embêter l’automne a mis toute la sauce :
En plus du vent, le gel, le froid et une grosse
Rincée de pluie glacée ! Mon Dieu : sauve qui peut…