Mon petit chat pelé, lorsque je t’ai trouvé,
Tu étais si miteux que tu fendais le cœur.
Un petit chat perdu qui errait dans les fleurs
De mon jardin radieux du mitan de l’été.
Tu te mourrais de soif car il faisait très chaud.
Tu as bu goulûment une coupe d’eau fraîche,
As fait semblant de fuir, mangé le tian de seiches
Préparé pour midi… Toutefois peu me chaut
Que tu aies ce jour-là préféré la maison,
Son confort, son bien-être à notre gentillesse.
Mais ce n’est plus le cas : maintenant ma tendresse
A dissipé ta peur d’être mis en prison.
Tes poils ont repoussé, tu es vraiment joli
Avec ta robe rousse et tes yeux d’émeraude.
Tu aimes mes câlins, et ta fourrure chaude
Frissonne à qui mieux-mieux avec des friselis
Au moment du brossage. Où est passé le temps,
Mon petit chat perdu, de ta grande détresse ?
Et tu as effacé celle de ta maîtresse
Aussi seule que toi en ces noirs jours d’antan.
Maintenant c’est fini, tu es vif et joyeux ;
Plus de petit mendiant harassé de misère
N’ayant plus ici-bas ni frères, sœurs ou mère.
J’étais faite pour toi, l’on en est si heureux…
Bel hommage à ce gentil chat !