Voici qu’est arrivé le mitan de l’automne.
Depuis hier matin le ciel est un peu jaune
Et la température a chuté d’un seul coup,
Nous en faisant subir le fâcheux contrecoup !
Il fait vraiment frisquet pour un jour de novembre.
Anne aurait bien envie de rester dans sa chambre,
Couette jusqu’au menton, tout au fond de son lit,
Se soustrayant ainsi au petit vent coulis
Qui tend à s’immiscer entre les deux battants
De sa fenêtre close. Oh, quel drôle de temps !
Certains jours on étouffe et d’autres l’on grelotte ;
Le soleil aujourd’hui n’est plus qu’une loupiote
Eclairant chichement les arbres déjà roux.
Mais où sont donc passés ces jours tellement doux
La réjouissant tant la semaine dernière ?
Et ce ciel pétillant ruisselant de lumière ?
L’automne cette année veut-il passer son tour
En laissant à l’été quelques derniers beaux jours ?
Qui parmi les saisons sème cette pagaille ?
On dirait que là-haut la Nature déraille,
Perturbant à coup sûr des esprits trop logiques !
Mais où s’en est allée cette époque magique
Où tout semblait normal ? Pas d’été en hiver
Et pas de neige en mai, ni d’arbres encor verts
Sous les nues de décembre ! Angoissée, Anne prie :
« Nature, s’il te plaît, oublie nos conneries…
Rétablis les saisons connues par nos parents
Qui n’imaginaient pas un temps si angoissant,
Infligé par un ciel totalement cinglé.
Pourquoi donc le Futur apparaît-il si laid… »