Un petit tas de neige. Et renflant sa surface,
Un boursouflement luit sous le joli soleil
Enfin réapparu. L’alentour n’est que glace,
Mais criblé ça et là de petits points vermeil.
Le Temps s’accélérant, sans doute verrait-on
Frémir le monticule et s’entr’ouvrir la neige ;
Et puis y apparaître un délicat téton,
Un mamelon tout vert ayant fendu le piège
Où il était reclus. Le voici qui grandit !
Le brin costaud et droit fait fi de la froidure
Du glaçon transpercé. La plante s’enhardit,
Je ne sais quelle elle est, sinon qu’elle a l’air sûre
De la force arrogante du tout nouveau printemps
Qui renaît au sommet de la Haute-Provence.
L’Hiver ne peut lutter car il a fait son temps,
La montagne verdit, tout pousse avec vaillance
Bien qu’un froid acéré s’accroche dans les creux.
Malgré moult alea, la Nature est tenace !
Essayant de tenir fermement, comme il peut,
L’hiver têtu n’est point encor assez coriace
Pour faire fi du Temps qui régit les saisons.
Tout au moins c’est ainsi que le veut la raison !