Terrifiante vieillesse

Des jours bien trop nombreux où l’on se sent usé,
Laminé par les ans. Où l’on en a assez
De traîner ce vieux corps fatigué et que lassent
Une vie bien trop longue, une terre si basse !

Le temps est hivernal et n’a plus de couleurs.
L’on n’y voit même plus la joliesse des fleurs
Rutilant au jardin sous la tendre lumière
Issue du doux soleil d’une aube printanière.

On est souvent frileux. Serait-ce que le sang
Se fige peu à peu, tout en ralentissant
Son cours gluant et tiède au cœur de l’organisme ?
Manque d’exaltation, perte de dynamisme…

Tout l’assemblage geint en craquant tant et plus
Dès qu’on plie les genoux. Notre bouche-rictus
Et crevassée de plis n’ose plus un sourire.
La vie est sans attraits, et notre âme soupire

En ne se sentant plus qu’un fil mou, distendu !
Le grand départ est proche, et il est attendu
Par certains comme un don et une délivrance.
Ils prient alors leur Dieu : qu’Il leur donne la chance

De quitter en dormant cette fâcheuse Terre
Pour découvrir, enfin, quel est son Grand Mystère…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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