Parfois, dans la maison, je vois passer une ombre.
Minuscule fusée qui m’apparaît soudain,
Propulsée promptement dans l’encoignure sombre
Où il aimait dormir, lové sur son coussin.
Il est parti un jour, mais il est toujours là,
Jamais bien éloigné. Je sens sa petite âme
Présente et infinie flâner autour de moi
Pour me faire oublier l’épouvantable drame
Jamais assimilé de sa mort si cruelle.
Il reste près de moi, comme On lui a permis,
Allant même parfois – car c’était un rebelle –
Se nicher un moment sur le coin de mon lit.
Oh, juste une seconde. Et encore ! Un clin d’oeil !
Mais cela me suffit et gomme ma tristesse.
Jusqu’à ce qu’un beau jour s’estompe enfin mon deuil,
Le sentir près de moi adoucit ma détresse.
C’était un petit chat mais il avait une âme,
Dont je crois fermement qu’elle est encore ici.
Pourquoi donc les Humains auraient-ils seuls la flamme
Divine, illuminée, animée par l’Esprit ?
On lui a accordé de rester sous mon toit
Pour mieux édulcorer sa douloureuse absence,
Et je me réjouis du merveilleux émoi
Provoqué par un signe attestant sa présence.
Je sais, petit Mimi, que les gens raisonnables,
Sensés et cartésiens ne me croiront jamais.
Après tout, peu me chaut! Juste dessous la table,
Un petit bout de queue vient de frôler mon pied…