Le vent, le vent, le vent ! Il tord d’énormes arbres
En les faisant ployer tout comme des roseaux.
Culbutant hors des nids de tout petits oiseaux,
Il ronfle sous le ciel à la face de marbre
Sur la mer déchaînée… Terrible vent d’automne
Gâchant les derniers jours d’une douce saison !
Des tuiles arrachées du toit roux des maisons
Se brisent sur le sol couvert de poudre jaune,
De feuilles desséchées qu’il a déchiquetées
En les faisant valser. Vent dément et furieux
Qui envoie valdinguer des déchets jusqu’aux cieux,
Poubelles tournoyant et pierres projetées
Comme des confettis sur les grises façades
De Marseille désert. Ce n’est plus le mistral,
Oh non , c’est vraiment pire, Un vent phénoménal
Qui veut tout ravager ; qui, dans sa cavalcade,
Veut culbuter la ville, ivre de sa puissance.
Les Marseillais ont peur car ils n’ont jamais vu
Semblable phénomène. Et ils se sentent nus,
Faibles et impuissants face à cette violence…