Après l’orage

Les nuages épais qui gommaient l’horizon
Ont craqué d’un seul coup, libérant la lumière
Dégringolant du ciel tout comme une rivière
Qui noierait de clarté les murs blancs des maisons.

C’est la fin de l’orage. Une pluie diluvienne
A lavé le sol gris et terne de l’été.
Les flaques irisées s’usent à miroiter
Sous les rayons tout neufs qui vite redeviennent

Les suppôts d’un soleil avide et assoiffé.
Bientôt tout sera sec. Peu à peu la poussière
Va repoudrer les toits. Au creux des jardinières,
Les fleurs scandalisées au toupet décoiffé

S’appliquent à remettre en place leur corolle.
Il flotte autour de nous un très léger brouillard,
Particules de pluie, gouttes dues au hasard
S’évaporant du sol telles des fumerolles.

Demain il fera chaud. Le soleil revenu,
Furieux d’avoir été un temps battu en brèche
Par ce grain imprévu rallumera la mèche,
Fulminant de nouveau au centre du ciel nu

Où ne fleuriront plus des bouquets de nuages.
Le jardin privé d’air et d’eau va défaillir
Car à peine entravé l’été va rejaillir,
Plus éruptif encor qu’avant l’énorme orage.

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans La Provence au coeur, Le début de l'été, Le soleil-lion. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

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