Qu’il est beau, ce printemps ! Tu flânes sur la plage
Vêtue de tes cheveux jusqu’à ce que le vent
Qui se sent un peu seul ne courre du Levant
Pour jouer avec toi, jolie Lou bien trop sage.
L’énergie de tes yeux bleus comme le lilas
S’entr’ouvrant au jardin dans la prime lumière
Et ce pitre enragé qui veut mettre un holà
A ta joie enfantine et si primesautière
S’entrechoquent gaiement au grand soleil de Mai :
Douceur d’un faux combat joyeux que nul ne gagne
Jusqu’à ce que le vent l’emportant ne t’enjoigne
De nouer tes cheveux… qui pourraient s’emmêler !
Car c’est lui le vainqueur : il fait cligner tes yeux,
Les embuant soudain de larmes cristallines,
Et tes prunelles bleues qui virent au marine
Confrontent leur fureur à son jeu facétieux.
Le vent se rit de toi, mais séchant tes iris
D’un coup d’aile amical il pose une caresse
Sur ton joli minois, un élan de tendresse
Gommant ses errements de Raminagrobis
Envers toi, jolie Lou aux longs cheveux de lin,
Dont les yeux sont si clairs qu’il est soudain enclin
A une bonhomie assez rare chez lui.
Le vent est un coquin qui a bien peu d’amis !