Marseille bigarrée, tu es un paradoxe
Et même un vrai puzzle. Marseille hétérodoxe,
Marseille camouflant des drames que l’on tait,
Marseille qu’on adore ou Marseille qu’on hait ;
Marseille te plaignant de l’insécurité
Mais Marseille intégrant tous les déshérités ;
Marseille la bourgeoise cossue du huitième,
Et Marseille fauchée au fin-fond du treizième ;
Marseille au temps très doux tout au long de l’année,
Mais Marseille suintant de sueur en été ;
Marseille si aisée du David au Prado,
Marseille dont le Nord est parfois un fardeau
Quand des gens en furie tirent sur ses enfants,
Ton Sud demeurant sourd à ces faits terrifiants…
Marseille la blagueuse aux lourdes galéjades
Et Marseille râlant à la moindre brimade :
Le ciel pourtant t’a fait une insigne faveur :
Ta Méditerranée te baignant jusqu’au cœur
Et sachant effacer beaucoup de tes faiblesses
En lavant les tracas de ceux que tu délaisses.