L’orage suspendu au versant du Pelat
Commence à grommeler, et de longs éclairs bleus
Ruissellent sur la pente jonchée du grenat
De la bruyère en fleurs. Aujourd’hui n’est pas mieux,
Comme hier : bien trop chaud ! Cet été, la montagne
N’est qu’électricité et sourd grésillement,
Il faudra pour sortir attendre que s’éloignent
Tornade redoutable et éclairs menaçants.
Et c’est vraiment dommage : on avait préparé
Une grande balade. Mais c’est trop dangereux !
L’air était si vibrant qu’on est vite rentrés,
N’ayant jamais subi un temps aussi affreux,
Bizarre et inquiétant. Un temps de fin du monde
Où des boules de feu tournoient sur l’horizon.
Un ciel zébré d’éclairs, des nuages qui grondent,
Déversant des torrents sur le toit des maisons.
L’on n’a jamais vu ça, l’on se sent tout petit
Face à cette nature enragée et perverse
Qui ne suit plus la Règle. Nous en avons pâti,
Nous avons eu parfois de violentes averses,
Effrayantes, c’est vrai. Jamais aussi dantesques.
On dirait que le ciel tout entier a pris feu,
Incroyable spectacle et magnifique fresque
Ressemblant au courroux d’un irascible dieu