Pourquoi m’être levée ? Tout s’allie contre moi !
Il n’y a plus de thé, même pas en dosette ;
Le chauffage est éteint. Une chape de froid
M’enveloppe soudain des pieds jusqu’à la tête
Car les plombs ont sauté ! Plus d’électricité
Ni d’eau chaude, bien sûr. Et il m’est impossible
De chauffer un peu d’eau pour me faire un café.
La Scoumoune aujourd’hui a fait de moi sa cible !
Je prends un tabouret pour remettre les plombs,
Mais un pied se replie et me voici par terre !
Hurlant, vociférant, traitant de tous les noms
Ce Destin malfaisant me faisant des misères
Et perturbant le cours de mon petit train-train,
C’est avec bien du mal que, le derrière en feu,
Je peux me relever. Mais mon arrière-train
En a pris un bon coup et va virer au bleu.
Dehors la pluie ruisselle. Et lavées avant-hier,
Mes vitres vont devoir être re-nettoyées.
Mais qu’ai-je fait au Ciel ? Le destin, pas peu fier,
Rit de tous mes ennuis à gorge déployée
Et va continuer, c’est sûr, jusques au soir.
Je ne vais plus rien faire, même pas me doucher
Car l’eau est trop glacée. Puisque tout est si noir,
Un seul plan concevable : aller me recoucher !
On a tous connu ce genre d’évènements fâcheux qui vous tombent dessus en cascade. Je t’imagine au milieu de tout ce fatras… Tu n’as pas perdu tes lunettes ? Bravo pour cette petite “fantaisie” poétique qui traite le mauvais sort par dessus la jambe. Abel