L’Automne a décidé d’éconduire l’Hiver,
Ce frère peu aimé qui vient prendre sa place
Chaque mois de décembre. C’est ainsi ! le Temps passe
Inexorablement et jamais à l’envers…
Mais cette année l’Automne n’est pas raisonnable :
Il s’attarde au jardin, laissant pousser les fleurs
Selon leur volonté : éperdues de couleurs,
Fraîches comme en avril. Aussi peu vraisemblable,
Il y a sur les troncs des feuilles encor vertes
Refusant leur envol pour s’en aller pourrir
Sur le sol toujours sec ; refusant de mourir,
Malgré cette splendeur qui leur serait offerte
Par l’aimable Nature avant le saut ultime :
Livrée de cuivre roux tout éclaboussée d’or,
Désespérément belle avant qu’oeuvre la mort.
Mais l’Automne s’en fout, d’autant plus qu’il estime
Que les Humains lui sont vraiment reconnaissants.
Eh bien, il a tout faux ! Son déni est le signe
Que la Terre va mal, quoiqu’elle se résigne
A ces anomalies bien trop facilement.
Eh, l’Automne, va-t-en, ! Car puissent les saisons
Ne point se mettre aussi à perdre la raison…