SONNET
Le ciel si pur est rose au-dessus du Cimet,
Serein comme son âme ; on ne croirait jamais
Qu’au cours de la journée il peut devenir fou,
Se distordre et ruer, secoué par les coups
D’un affreux mauvais temps. Car le ciel est instable
Tout autant que lui-même, et il se sent coupable
De ne jamais pouvoir ressentir à moitié
Ce qui émeut son cœur où tout lui semble outré.
Il est comme la mer, tantôt calme et placide,
Tantôt folle de rage. Point de ces douces rides
Qui en font quelquefois un lac à peine houleux,
Mais des coups de boutoir insensés, douloureux…
Puis soudain c’est la joie ! Il trouve que le monde
Est enfin délivré de ces abus immondes
Qui le font dériver… Désespéré, joyeux ;
Jamais entre les deux. Dans sa vie, rien n’est vrai !
Trop de trop, trop souvent, Oh, mon Dieu, qu’il voudrait
Ne plus être malade et être enfin heureux…