L’oiseau du mois de mai est venu ce matin
Siffloter sa chanson juste sous ma fenêtre.
C’est ainsi chaque année, et je dois reconnaître
Que dès avril j’attends son joyeux baratin.
Vous ne me croyez pas ? Je dis la vérité !
C’est mon petit copain, le joyeux émissaire
M’annonçant le printemps et la fin de l’hiver.
Il revient tous les ans, il ne m’oublie jamais.
Il est vraiment joli, mais est-ce un passereau ?
Hardi comme un moineau, bleu comme une mésange.
Peu m’importe après tout ! Il trille comme un ange,
Ce chantre du printemps dont il est le héraut !
Je me leurre peut-être. Est-ce le même oiseau
Qui revient chaque année m’offrir sa ritournelle,
Une lumière neuve et une vie nouvelle
Pour mon jardin flétri ? Ne suis-je qu’un zozo
Qui ose échafauder un pareil scénario ?
Peu me chaut que l’on croit que je suis fantaisiste
Comme tous les rêveurs ; quelle que soit la piste
Où erre mon esprit, rien n’y peut être faux
Puisqu’on peut tout rêver. Et chaque mois de mai,
Je croirai mordicus que mon oiseau est vrai !