Je n’aime plus l’été car il est devenu
Depuis quelques années une saison néfaste,
L’émissaire effrayant d’un Futur inconnu .
Une saison outrée, nocive et qui dévaste
Tous nos plaisirs d’antan à l’exquise douceur.
Mais où sont donc passées ces fraîches matinées
Où les fleurs du jardin de rosée festonnées
Se préparaient tout doux à l’intense chaleur
Qui poindrait vers midi ? Là, dès potron-minet,
Elles ont déjà chaud. Point de nuit apaisante,
Car ce foutu soleil persiste à fulminer
Bien au-delà d’une heure éminemment décente !
Les barbecues ? Finis ! Plus d’apéro dehors :
L’on n’ose même plus s’installer aux terrasses,
Si ce n’est protégés par la fine brumasse
Qu’on y a installée pour rafraîchir nos corps
Suants et épuisés par l’excès de chaleur !
Mais que sont devenues ces si douces soirées
Passées dans le jardin à repeindre en couleurs
Ce vieux monde épuisé ? Les flèches acérées
Du soleil endormi sont encore en suspens,
Et répandent encor leur frénésie ardente
Comme au mitan du jour. Oh, qu’il pleuve… ou qu’il vente :
Un gros mistral bien froid. ! Maintenant on l’attend,
Et plus encor la pluie s’il y en a toujours
Aux confins de ce ciel trop bleu qui m’exaspère.
Je n’aime plus l’été, bien moins de jour en jour,
Ni ce temps insensé que plus rien ne tempère…