Enragée, forcenée…

Enragée, forcenée, tu fais bondir, ma belle,
Tes flots incandescents sur un rythme insensé.
Dis ! Le soleil complice aurait-il balancé
Sur ton immensité des milliards d’étincelles

Pour que tu brille(s) si fort que ça pique les yeux ?
A moins que ce ne soit le pouvoir de tes charmes
Qui n’en fasse couler de fort discrètes larmes :
Emotion générée par le show prodigieux

De tes vagues en feu suscitant cet émoi…
Mais toi qui peins, là-bas, laisse-la donc tranquille :
Son tracé trop mouvant, ses teintes trop subtiles
Ne se peuvent copier, peintre, qui que tu sois

Tu seras impuissant à rendre sa beauté.
Malgré tout ton talent et ton grand savoir-faire,
Ces tourbillons, ces lames extraordinaires,
Comment, mon pauvre ami, pourrais-tu les capter

Sur un morceau de toile à l’aide d’un pinceau ?
Ces flots pirouettant qui bouillonnent d’écume,
Ces geysers scintillants où le soleil allume
Des volcans de lumière illuminant les flots

Et ces montagnes d’eau, comment les ranimer
Et peindre leur folie par une image plate ?
A moins que ton génie subitement n’éclate
En faisant de ton œuvre un dessin animé ?

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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