Te revoici, l’Hiver ? On avait oublié
A force d’euphorie jusqu’à ton existence.
Mais la Nature est là, qui grommelle et nous tance
De faire fi de toi et de trop t’humilier.
C’est fini, te voici ! Et ton souffle glacé
Se rue dans la maison dès qu’on ouvre la porte.
Oh, sois maudit, l’Hiver ! Que le diable t’emporte.
Nous avions pourtant cru que tu allais passer
Au-delà du Midi en nous laissant tomber.
Penses-tu ! Rien à faire. Et suivant tes principes,
Il faut obstinément qu’obtus tu participes
Au cycle des saisons ! Toujours à regimber,
Avec ton froid, ta pluie, parfois même ce gel
Qui nous flanque au fossé, nous boutant hors la route ;
Car avec ce verglas qui parfait la déroute,
Tu te réjouis fort de semer le bordel !
On te croyait défait, trucidé par un Temps
Ayant tout oublié des règles et des codes.
Mais – las ! Tu es bien là, et la neige qui rôde,
Commensale assidue, obéissante, attend
De conclure le tout ! Oui, des quatre saisons,
Tu es vraiment la seule à être autant honnie.
Sauf des stations de ski où ta neige est bénie…
Tant qu’elle ne broie pas le toit de leurs maisons !