Autrefois, la lumière…

En été l’on aimait cette énorme lumière
Pleurant du ciel saphir en lourdes larmes d’or.
Maintenant on la craint : elle est trop meurtrière,
Sans doute le pivot de l’implacable sort

Réservé à la Terre privée de son eau.
Pourtant cette clarté limpide et transparente,
N’est-ce point le Midi ? Partout omniprésente,
N’est-ce pas le fanal des peintres provençaux ?

Mais elle est devenue l’effroyable symbole
De l’accélération des étés trop ardents.
Un peu plus chaque année ! Comme si les cardans
Exploités à l’excès d’une machine folle

Venaient de s’emballer ! Le soleil est cinglé
Car où est donc passée cette lumière fine
Posant sur tout ici son aura cristalline ?
N’existe-t-elle plus que pour nous aveugler ?

Tu étais notre amie jadis, chère lumière.
Tu ne génères plus que la peur, oui ! l’effroi
De voir au fil du temps s’embraser notre Terre :
En serons-nous réduits à préférer le froid ?

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans La Provence au coeur, Le début de l'été, Le soleil-lion. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

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