Que fait donc le Printemps alors que tout ici
Se prépare à l’Hiver ? A-t-il une réserve,
Une cave, un cafoutche* où prudent il préserve
Des projets de jours clairs et les plus réussis
De ses ciels chatoyant sous un joli soleil
Pétillant de lumière ? Il y conçoit peut-être
Des près vert émeraude afin d’y faire naître
Des millions de fleurs, comptant sur leur éveil
Au tout début d’avril. ? A moins qu’en gros flemmard,
Il ne dorme enfoui dans un lit de pétales
Fleurant bon le lilas, attendant que détalent
Les sbires de l’hiver : pluie, verglas et brouillard ?
Et s’il faisait le guet, espérant le moment
Où l’Hiver fait un somme, harassé de fatigue,
Pour nous montrer alors combien il est prodigue
En lumière, en tiédeur et autres agréments?
Est-ce ainsi qu’il procède au fil de ces jours noirs
Où nous le prions tous de venir nous rejoindre ?
Oh, qu’Avril ressuscite, où il pourra se joindre
Au soleil renaissant pour nous rendre l’espoir !
* En Provençal, un cafoutche est un réduit, un placard