Un petit oiseau chante

Un petit oiseau chante. Il chante à perdre haleine,
A gorge déployée. Il trille comme un fou :
Le secret mystérieux de ce curieux redoux
Lui fait perdre de vue que ce n’est plus la peine

De se décarcasser pour trouver une belle.
Ton chant ne sert à rien ; c’est l’automne, mon gars ;
Quels que soient tes efforts, tu n’y parviendras pas !
Et que font sur ce fil toutes ces hirondelles ?

Faut leur botter le cul ! Qu’elles prennent la fuite
Là où va le soleil à la fin de l’été !
Le Temps devenu fou vient-il de compléter
Nos années bien réglées d’une anormale suite ?

Aurons-nous cinq saisons ? La petite nouvelle,
Où la placerons-nous ? Comment la dénommer ?
Mais le petit oiseau n’en à rien à cirer :
Il chante à cœur perdu pour sa future belle

Qui ne viendra jamais. Car ce qu’il ne sait pas,
C’est qu’il faut ici-bas se résoudre au trépas.

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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