Un petit oiseau chante. Il chante à perdre haleine,
A gorge déployée. Il trille comme un fou :
Le secret mystérieux de ce curieux redoux
Lui fait perdre de vue que ce n’est plus la peine
De se décarcasser pour trouver une belle.
Ton chant ne sert à rien ; c’est l’automne, mon gars ;
Quels que soient tes efforts, tu n’y parviendras pas !
Et que font sur ce fil toutes ces hirondelles ?
Faut leur botter le cul ! Qu’elles prennent la fuite
Là où va le soleil à la fin de l’été !
Le Temps devenu fou vient-il de compléter
Nos années bien réglées d’une anormale suite ?
Aurons-nous cinq saisons ? La petite nouvelle,
Où la placerons-nous ? Comment la dénommer ?
Mais le petit oiseau n’en à rien à cirer :
Il chante à cœur perdu pour sa future belle
Qui ne viendra jamais. Car ce qu’il ne sait pas,
C’est qu’il faut ici-bas se résoudre au trépas.