C’est un tout petit Vieux assis sur le Banlon*
A longueur de journée, au bout de la Corniche.
Son temps va lentement mais il n’est jamais long :
Il contemple la mer, et il en est plus riche
Que peut l’être Elon Musk avec tous ses millions.
Il restera ainsi jusqu’à l’aura vermeille
Que le soleil couchant pose sur l’horizon
Et s’en retournera, le cœur plein des merveilles
Offertes sans compter par son amie la mer.
La Méditerranée n’est pas chiche, et son âme
En rêve chaque nuit, loin des songes amers
Qu’auraient pu lui laisser sa vie et tous ses drames.
L’homme est bien au-delà des soucis des Humains !
Il est bien trop âgé. Plus d’ennuis, de tristesse :
Il n’y a plus pour lui beaucoup de lendemains,
Mais le seul vrai plaisir que ses vieux jours lui laissent,
C’est la contemplation du spectacle incessant
Que lui offre sans fin la Méditerranée.
Jamais fade, anodin. Ni terne ni lassant,
Car la mer n’est jamais usée par les années.
Les vagues viennent, vont, agacées par le vent.
Douceur inachevée, incroyable violence.
Ecume blanche et or dans le soleil levant,
Ecume blanche et or dans le soleil qui danse…
Un beau jour ébloui par son amie la mer,
Ses reflets, ses remous, son roulis qui divague,
Le vieil homme est tombé. C’était un jour d’hiver.
La Méditerranée l’a bercé de ses vagues
Puis elle l’a porté au pays des Sirènes.
Là-haut sur la Corniche on a eu de la peine…
*C’est le nom que j’ai inventé pour l’immense banc qui court tout au long de la Corniche, à Marseille ( lire mon poème : « Le banlon »)
Agé, courbé.
Je sens venir le crépuscule.
Je dis, ce que je porte le soir.
Derrière le rideau des apparences.