Eve s’est maquillée méticuleusement :
Bouche rouge carmin, mascara pour les yeux
Fond de teint sur les joues… Il n’y a rien de mieux
Pour faire fuir au loin tempêtes et tourments
Car le ciel s’assombrit universellement !
L’on dirait que tout craque, et les événements
Les plus abominables partout se succèdent.
Notre mère la Terre est devenue bien laide !
Eve a donc décidé de ne plus s’en mêler,
De se rire de tout ; et les seuls démêlés
Qu’elle a avec la vie sont vraiment dérisoires :
Petits désagréments, minuscules histoires…
Ne se préoccuper que des infimes riens
Qui jalonnent son temps ; ce Temps point si vaurien
Puisqu’il effacera ce qui nous semble énorme,
Dont il n’est pas si sûr que ce sera la norme
D’ici quelques années ! Futur bon ou mauvais ?
Faut-il désespérer, être neutre ou rêver ?
Ou vivre au jour le jour ? Pour Eve, peu importe…
Elle trouve plus sage de fermer la porte
A des projets diffus à l’incertaine fin.
Ne songer qu’au présent, et ne plus avoir faim
Que de tout petits trucs de bien peu d’importance.
Elle veut désormais nier toute espérance…