Tu es comme l’automne, aussi rousse et instable.
Séduisante ? C’est vrai. Mais aussi peu fiable
Que le temps de novembre où la pluie et le vent,
Même s’il fait très doux, s’invitent trop souvent.
Tu es comme l’automne, et tes longs cheveux roux
Ressemblent aux buissons dont les tons peu ou prou
Sont ceux d’un feu ardent sous le gris des nuées.
Rouges sont tes cheveux ; et tes yeux gris fumée
Ont les reflets du ciel où se meurt le soleil
Plus tôt de soir en soir. Quant au rouge vermeil
De tes lèvres de soie, il est vraiment conforme
A celui de ces fleurs fanant sous le vieil orme.
Tu es comme l’automne, aussi folle que belle.
Oui, mais je t’aime ainsi, ma terrible Isabelle
Dont la frivolité et l’esprit capricieux
Font penser à l’humeur automnale des cieux.