Le Vieux Port embrasé par le soleil couchant
Dodeline tout doux, effleuré par la brise.
Le grand ciel printanier a des reflets cerise
Dont il se dessaisit, prodigue, en se penchant
Sur les bateaux à quai rutilant dans le soir.
Il fait vraiment très doux. Un étrange silence
Enveloppe Marseille. Oubliée la violence
Inhérente à la ville ! Nous faudra-t-il revoir
Nos préjugés idiots ? Si calme en ce moment,
Elle est tout comme l’eau, doucement somnolente.
La Méditerranée, si souvent insolente,
Semble avoir oublié son ire en s’endormant.
Tout est calme et serein. Les bateaux se balancent
Et l’ombre les recouvre d’un manteau moelleux
Qui les drape de gris sous le grand ciel si bleu
Qui fonce lentement. Tout n’est plus que silence,
Et c’est si rare ici, dans ce Marseille fou,
Ce Marseille énervé qui n’est jamais tranquille,
Qu’on se demande tous qui a changé la ville.
On est si bien ce soir, et le temps est si doux…