Que le Temps passe, ok ! Cela, l’on peut l’admettre ;
Mais qu’il le fasse avec tant de méchanceté,
Avec tant d’injustice… Et sans suivre à la lettre
Un règlement précis, c’est trop de cruauté !
A soixante ans certains ont l’air de jeunes gens ;
D’autres sont décatis, usés jusqu’à la trame
Bien qu’ils aient de tout temps vécu fort sobrement.
Même inégalité, que l’on soit homme ou femme :
Il est certaines peaux à l’air de parchemins
Même si leur porteur est encor d’âge tendre,
Quand d’autres vieux veinards vous tendent une main
Lisse comme un beau fruit ! Certains peuvent descendre
Fond la caisse une pente, agiles sur leur skis
A soixante-dix ans,D’autres sont cacochymes
Malgré leur âge moindre, affaiblis et vieillis
Sans trop savoir pourquoi, quel que soit leur régime
Et leur mode de vie… Tout n’est qu’iniquité
Mais il faut vivre avec. Il n’y a rien à faire !
Santé, milieu, vieillesse, intellect et beauté ?
Le Destin trop injuste a une main de fer…
En ce moment sans doute une petite fille
Voit le jour à Neuilly. Et une autre à Kaboul
Où elle va mener une exécrable vie…
Mieux vaut n’y point songer : l’on deviendrait maboul !