Un doux vent automnal souffle dans son basson
Pour offrir au soleil sa plus triste chanson.
Le ciel bleu devient terne, et les roses s’inclinent,
Tirant leur révérence au beau temps qui décline.
Les jours ont raccourci, et leur usure rend
La cantate du vent tendre et mélancolique.
Un grand moment de spleen où parfois il vous prend
Une envie de pleurer. Même les plus cyniques
Et les plus dédaigneux ressentent ces instants
Avec le sentiment qu’un parfait équilibre
S’achève avec l’été. Que l’hiver qui attend
Va rendre tout plus dur, et que se sentir libre
Comme on l’est en juillet bientôt ne sera plus
Qu’une illusion perdue. Une chimère, un rêve
Ne profitant encor qu’à de rares élus !
Même la mer qui bat désagrège la grève….
Le tendre vent d’octobre a fini de jouer :
Redevenu mistral, il s’en va dénouer
Les feuilles de leur tronc. Et devenues poussière,
Elles s’en vont pourrir dans le creux d’une ornière…