Quand l’été revenu va faire ruisseler
Des perles de sueur sur ton tout petit nez,
Tu vas grogner, c’est sûr, et couvrir d’invectives
Un ciel beaucoup trop chaud ! Ta famille est native
Des terres embaumées de l’antique Provence,
Pourtant accoutumée à toutes les outrances
De ce soleil d’été qui gronde en déversant
Ses rayons torrentiels sur les flots bleus dansants
De la mer qui ondoie ! Mais tu râles, Tristan !
L’on ne peut t’en blâmer, car depuis quelque temps
L’on a bien trop souvent des étés-canicules ;
Et vu ton âge tendre, il serait ridicule
De te gronder, minot : cette chaleur intense
Nous rappelle bien sûr que tes faibles défenses
Sont encor mal armées face à cette fournaise :
Nous qui sommes des « grands » sommes si mal à l’aise !
Tiens ! Suce ce sorbet, pour te faire oublier
A quel point tu es mal ; et je m’en vais mouiller
Ta bouille de poupon avec de l’eau bien fraîche !
Tu es aussi joli que l’Enfant dans sa crèche…