Les cloches du dimanche ont entonné leur chant.
D’abord la protestante, et puis la catholique.
Bien que n’attirant plus que des chrétiens-reliques,
Elles sont pour ce jour un repère attachant.
A Lambesc, c’est d’abord la petite qui tinte
Tout au bout de sa corde ; et Jean-Luc le pasteur
La tire avec ferveur et beaucoup de vigueur,
Tentant de rameuter une assemblée restreinte.
Ensuite, c’est l’église qui bourdonne tant
Qu’elle couvre bientôt le chant de sa rivale.
Et les notes mêlées s’enchevêtrant dévalent
Du ciel tout enivré d’émettre pour un temps
Un message d’amour, même un peu divergent.
Le village est joyeux. Et il sonne et il sonne…
On dirait que c’est lui qui heureux carillonne
En transmettant sa joie de vivre à tous les gens
Qui ont l’heur d’y loger pour leur plus grande chance.
Il détient deux églises qui pratiquent gaiement
La même religion… pourtant séparément !
Ce qui n’est point – hélas ! propre à notre Provence…