Se peut-il que l’Hiver soit déjà à nos portes ?
Détestable saison, que le Diable t’emporte
Au Pôle Sud, là-bas, aux confins de la Nuit,
Car tu ne nous promets que tristesse et ennuis.
Il a soudain suffi d’un grand coup de mistral
Pour qu’on sente un virage du temps magistral
Nous glacer jusqu’aux os. Le somptueux Automne
Paré en majesté d’ocre, d’or et de jaune
A dû contre son gré préparer sa sortie,
Ses jours étant comptés. Mais en contrepartie
Du chagrin qu’il nous fait, grand seigneur il nous offre
Les merveilleux trésors contenus dans ses coffres :
Feuilles déchiquetées comme de la dentelle,
Filigranes légers qui ressemblent aux ailes
De papillons secrets. Beau camaïeu de roux,
De beige et de doré, ignorant le courroux
De l’Hiver tellement renfrogné, déprimant,
Qu’il ne passe son temps ici qu’en supprimant
Toute vie alentour. De la moindre fleurette
Aux plus épais buissons, rien ne peut tenir tête
A sa malignité. Le stress et la tristesse
Assombrissent l’entour d’une sombre détresse.
Des oisillons transis pépient leur rancoeur
Mais l’Hiver inflexible est trop privé de cœur
Pour les garder en vie. Il va anéantir
Chaque petite vie sans aucun repentir…
L’Automne va partir, l’Hiver prendre sa place,
Tout empêtré de neige, de brume et de glace.