Poème illustré par un tableau de :
Georges Leroux
Mais pourquoi donc le Mal quand le Monde est si beau ?
Pourquoi sur le ciel bleu ce vol noir de corbeaux
Obstruant le soleil ? Et pourquoi notre Terre
Est-elle ainsi blessée ? Un souffle délétère
Est en train de souffler partout, sous tous les cieux,
Apportant barbarie et actes si odieux
Qu’ils semblent étrangers à la nature humaine !
Et il en est ainsi semaine après semaine…
Et pourtant, par chez nous, dans notre beau Midi,
Existent des endroits qui, tels le Paradis,
Semblent bénis des Dieux. Où la vie est aimable,
Où l’été revenu se veut toujours affable,
Même s’il joue parfois à être un peu trop chaud.
Oui, mais il sent si bon ! Après tout, peu nous chaut
Cet excès saisonnier si les fleurs sont si belles
Que certains oiseaux fous les prennent pour les ailes
De jolis compagnons spécialement gâtés.
Oui, le Mal est partout ! Mais nous, grâce à l’été,
Nous pouvons L’oublier tant sa pure lumière
S’en vient effacer l’ombre et l’énorme misère
D’Humains déboussolés par un monde qui meurt.
Si à Lambesc* aussi nous parvient la rumeur
De ces drames affreux ensanglantant la Terre,
Nous semblons moins touchés. C’est un très grand mystère,
Mais l’on dirait qu’ici tout est beaucoup moins dur,
Comme si nous étions protégés par un mur !
Peut-être y a-t-il là gigantesque égoïsme…
Ou alors, simplement, réel épicurisme ?
*La petite ville où je vis au Sud de la Provence