Dans la cuisine un chat, assis sur son derrière,
Regarde s’agiter des Humains farfelus.
C’est si bon de passer son temps à ne rien faire ,
Et c’est sûr que souvent il ne supporte plus
De les voir s’épuiser pour des trucs inutiles :
Faire cuire la viande, éplucher des machins…
Alors que la vraie vie n’est pas bien difficile :
Profit du temps présent, dédain du jour prochain !
Cependant, ses Humains, le chat les apprécie :
Ils le nourrissent bien et le gardent au chaud
Dans leur maison bien close. Et jamais ils n’oublient
De mettre près du feu le merveilleux poncho
Dont ils ont fait son lit, pour le moins confortable.
Ce qu’il aime un peu moins, ce sont leurs calinous.
Mais il est indulgent ; et quand ils sont à table,
Ils lui passent toujours de friands petits bouts
De ses mets préférés : foie de veau ou daurade,
Même s’ils les font cuire, en barbares qu’ils sont.
Sur le plan culinaire, une belle foirade !
Ce qui l’énerve aussi, c’est ce fichu poisson
Qui tourne à l’infini dans un bocal en verre
Qu’il ne peut approcher sans se faire attraper.
Le grand rêve du chat : faire tomber à terre
Le bocal du truc rouge et vite le croquer ;
Il semble si dodu ! Oui, mais il se contrôle
Car il sait qu’illico il se retrouverait
Dans la rue, comme avant ? Alors il joue son rôle
De chat civilisé, tout comme ils le voudraient…