Crois-tu vraiment, l’ami…

Crois-tu vraiment, l’ami, crois-tu que je verrai
Naître encor une fois le tout prochain été ?
Car ma vie maintenant de plus en plus fragile
Ne tient plus qu’à un fil, composite d’argile

Effritée par le temps et qui se désagrège
Au cours de ces années que le Destin abrège
Chaque jour un peu plus, toujours un peu plus vite.
Bien triste vérité, même si l’on évite

D’en parler aux amis, de se laisser aller !
Mais c’est si compliqué que parfois je voudrais
En m’endormant pouvoir m’éveiller dans l’Ailleurs
Que je crois évident tout au fond de mon cœur.

Crois-tu vraiment, l’ami, crois-tu que le soleil
Du grand été qui vient sera aussi vermeil
Que les autres années quand il plonge le soir
Sous l’horizon, là-bas, tout au fond des flots noirs ?

Crois-tu que je verrai la beauté de mes fleurs
Eclater au jardin en milliers de couleurs ?
Mais cela m’est égal, je n’en ai plus envie :
C’est parfois difficile la fin d’une vie !

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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2 réponses à Crois-tu vraiment, l’ami…

  1. Germaine Miatto dit :

    Je vous lis très souvent, brillante poétesse,
    Aux écrits si limpides que l’on s’y voit dedans.
    Mais l’un de vos derniers, tout empreint de tristesse,
    M’a frappée d’un frisson qui stoppe tout élan !

    Me suis habituée aux virées provençales,
    Où l’on est entrainé par votre désir fou
    De nous faire connaître son vent et ses rafales,
    Sous un soleil gaillard, qui souvent, se la joue.

    Vous êtes devenue, au fil de mes lectures,
    L’indispensable lien au flot de vos ouvrages,
    Qui laissent deviner votre immense culture,
    “Papillon des Poètes”, ne tournez pas la page !

    Voilà, j’ai osé m’adresser à la “Prêtresse” littéraire que vous êtes, moi l’autodidacte, “poète d’occasion”, je suis la goutte minuscule au regard de l’océan de votre talent, mais ce poème “crois-tu vraiment, l’ami” m’a traversé le cœur d’où ce message. J’ai à peu près votre âge et j’écris depuis 10 ans.

  2. J’étais alors très malade, et comme j’ai une Foi très profonde ( mais attention : pas de religion. La Foi ! ) je pensais que je serais mieux dans le beau Jardin que j’imagine de l’autre côté, détachée de ce foutu corps parfois si encombrant quand on vieillit . Mais ça va mieux, amie ! Ne vous en faites pas, et merci pour votre attention si gentille… Et bravo pour votre talent !

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