Deux charmeuses dans ce Midi
Aux frontières du Paradis ;
Deux étrangetés fascinantes,
A la fois douces et démentes.
Amies ? Ennemies ? Toutes deux
Vivent sous le même ciel bleu
Baigné d’un soleil immuable
Ne pouvant que les rendre aimables.
Elles sont sœurs depuis toujours,
Mais ce n’est point toujours l’amour
Qui leur permet de vivre ensemble !
Tels deux chevaux qui se ressemblent,
Elles bronchent dur côte à côte,
Forcenées l’une comme l’autre…
Mais las ! La Méditerranée
Par sa nature est condamnée
A d’épouvantables colères.
Soudain elle crie, vocifère
Contre cette maudite ville
A son goût point assez servile ;
Lors ce sont des coups de butoir
Qu’elle assène avec désespoir
Aux quais de Marseille, impassible.
L’anéantir est impossible
Car depuis plus de deux mille ans,
Ce n’est point en la rudoyant
Que la mer a pu la défaire :
N’y a-t-il point la Bonne Mère
Pour la protéger de tout mal ?
Il n’y a donc rien d’anormal
Dans la réserve de la ville
Face à son adversaire hostile !
Même tirant à hue, à dia,
Les deux sœurs seront toujours là…