( Sonnet )
On nous a tous trompés, car la malédiction,
Non, ce n’est pas la mort ! Oh, non, c’est la vieillesse
Qui ronge tout notre être – abominable ogresse !
Et se repaît de nous avec délectation.
L’on se rend compte un jour avec stupéfaction
Que le Temps a détruit notre aimable jeunesse :
Il a usé nos corps avec tant de rudesse
Qu’il freine en l’entravant la plus banale action.
Et encor ! Ne devons-nous pas le remercier
S’il ne nous mange pas lentement la cervelle,
Empêchant méchamment que toute idée nouvelle
Ou toute réflexion puissent s’y déployer ?
Oh, pourquoi ce supplice et cette punition ?
La vieillesse est vraiment une malédiction…