Poème illustré par un tableau de :
Paul Gauguin (1848-1903)
Une auréole ocrée commence à couronner
Les mélèzes pointus. Dans la soirée l’haleine
De la nuit devient fraîche et nous fait frissonner :
Il va falloir sortir une petite laine
Car l’automne s’en vient. La montagne fraîchit,
Se nuance de roux. Les prairies sont moins vertes,
Le paysage intense semble plus défraîchi
De semaine en semaine, et notre Ubaye offerte
A l’hiver menaçant est tavelée d’argent
Quand le soleil se lève. Est-ce un soupçon de gel ?
Et le Temps qui s’ennuie, chaque jour plus changeant,
Fabrique-t-il la neige aux tréfonds de son ciel
Pour qu’elle soit parfaite quand Borée* le voudra ?
Passage entre l’automne et l’hiver, incertain,
Des pointes de chaleur et d’âpres pics de froid :
Borée* qui fait le guet va gagner, c’est certain !
* Borée, le vent du Nord et l’Hiver, en grec ancien.